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Bonjour mon âme

 

Ce qui me meurtrit, est la perte d’un être toujours en vie.

Dans cet écho je fixe la terre et reste contrainte. Je suis figée dans une limite crue et glaciale que mon âme cherche désespérément à comprendre.

Le temps passe.

Oui, le temps passe lentement. Un soupir, un reproche, une lamentation, le temps parade insensiblement.

 L’atmosphère est de plomb, l’atmosphère m’est hostile.

Et dans mon crâne tout se secoue, se malmène, se pétrit. Chaque parcelle de mon être crie en silence. Dans ce silence je respire l’irrévérence, l’existence de l’abandon. Et le temps passe, toujours aussi lent, toujours aussi insensible.

C’est alors…

Discrètement, de cette obscurité fondamentale, une douceur étrange m’envahit. 

Discrètement de l’obscurité jaillit la lumière. Je m’élève.

Le jour se lève, l’hiver de mon âme se retire. Le soleil offre son premier rayon épurant mon regard sur le monde. Je lève les yeux vers le tout, tends ma main au loin afin de saisir le merveilleux. Je souris sachant qu’ainsi file un instant de vie.

A tous ceux pour qui j’ai tant pleuré…

Merci

C'est l'enfant qui parle
 

Enfant je retenais mon souffle. Ingénument, c’est ainsi que je croyais que le merveilleux pouvait se saisir. Mes yeux pleuraient ; non pas de la douleur de ne plus respirer, mais du bonheur de reconnaitre mon existence parmi le tout. Était-ce la perte de souffle ? Je ne sais pas. Tout ce dont je me souviens c’est que j’étais convaincue que je touchais l’extraordinaire.

C’est l’enfant qui parle, l’entends-tu ? Cette enfant aux stigmates imperceptibles.

C’est l’enfant qui te parle ! Maintenant, l’entends-tu ?

Elle devinait en ombre, en lumière. Elle mêlait les lignes, les couleurs et ses instincts. Elle interprétait. En fait, elle créait tranquillement dans sa tête et ne s’attardait sur rien. Elle plongeait tout son être dans un infini. Elle était libre.

Tu n’as jamais su la protéger. Tu ne savais pas. Tu ne comprenais pas. Tu étais là, c’est tout. Juste là, présent comme un fantôme effrayant son esprit, comme le vampire absorbant son dessein. Elle t’adorait.

Elle t’a menti, souvent, trop souvent. Elle t’a caché ses « chutes », souvent, trop souvent. C’était pour ne pas te blesser, pour que tu sois fière d’elle, pour que tu l’aimes. Elle connaissait sa force mais elle voulait que tu l’aimes car son cœur était en peine.

Plus tard, elle a même été inventer des choses. Elle a créé des mots, des phrases qu’elle aurait voulu t’entendre lui dire. Elle percevait dans le regard des autres, l’être incroyable que tu étais. Réellement, ce qu’elle n’avait pas embrassé était que cette personne singulière n’était qu’elle.

Elle discrédita sa propre personne pour te voir exister. Rassure-toi, elle fit cela avec tout le monde. Jour après jour, elle vécut ce même échantillon, d’être l’enfant parfait et jour après jour, elle vécut avec des fantômes effrayant son esprit et des vampires absorbant son dessein. Après tant d’incompris et d’ignorés, et malgré les murmures vaillants de son cœur, elle fut vaincue et se perdit.

Je suis rompue. Mon cœur porte en son battement la ciguë.

Est-ce qu’un cœur s'exprime

 

Je soupçonne qu’il me parle. Il me parle. J’admets que je ne l’entends pas.

Je le ressens à l’intérieur. Il me brûle. Il a de la peine. Ses yeux lentement se ferment. Se résigne-t-il ? Meurt-il ? Il me parle. J’accepte, je ne l’entends pas.

Un battement, un murmure. Un battement, des soupirs, des mots. Il dénonce. Il avoue. Je ne l’entends pas. Je le ressens. Le cœur bat vite.

Que lui arrive-t-il ?

Mon cœur me touche avec ses effluves, avec ses nuances. Je ne l’entends pas mais il est là. Des couleurs d’émotions embrouillent mon esprit, mon cœur me rappelle que les serments d’amour sont une comédie. Mon cœur espère, il a envie d’aimer à l’infini.

Un battement, quelle imprudence ! Le cœur frappe, déterminé.

 Quel sacrifice ! Il s’essouffle d’espoir. Quel risque !  Un battement, le cœur se brise. Ma source disparaît. Mon jardin intérieur s’assèche lentement. Mon cœur rebelle se déforme sous cette souffrance inhumaine !

Souffle intraitable

 

Mon jardin intérieur ne m’offre que des coquelicots aux pétales de sang. Froissés et poisseux, ils se décomposent et pourrissent.

Comme il est difficile de se séparer de ceux qui ne veulent plus de nous. Comme il est insupportable d’accepter ce déchirement injuste. Comme il a été facile de bannir sous des verdicts injustifiés. Mes valeurs touchées, ma volonté devient inflexible. J’ai beau vouloir détruire l’incompréhensible situation, je n’y parviens pas. Je suis prise les yeux grands ouverts dans un esprit que je vais sans aucun doute malmener. Il y a le feu dans ma tête, mes boyaux se tordent, tout est souffrance. Tout est faute. Tout est crime. Tout est péché. La perversion torture. La lâcheté broie.

Je l’ai perdu ! Je ne sais encore quoi, mais je l’ai perdu.

Mon souffle intraitable bouleverse mes pensées. Il est comme un bagage trop lourd à porter. Je serai exécutée avant de pouvoir enfin retrouver ma dignité.

Précipitations négatives

 

Porter tant de bagages lourds d’émotions m’interdisant la vision d’avancer, d’ouvrir mes ailes vers d’autres expériences, d’autres pensées.       

 « Pardonner et Grandir », c’est si simple, n’est-ce pas ? Je pourrais l’écrire des milliers de fois et même, le parler haut et fort : Pardonner et Grandir. Cela semble clairement aisé, voire même ordinaire mais quand l’âme devient stérile, que tout s’avère être injurieux, où puiser ce pardon ? Comment me permettrait-il de grandir ?  Cela pourrait paraître comme un concept pieux, n’est-ce pas ? Pas exclusivement, c’est évident. Pardonner et Grandir ─ Pardonner c’est Grandir. D’où vient ce concept de pardonner pour vivre mieux ?

On m’a cultivé la tête. On m’a appris à étudier, à analyser, rechercher, puis travailler. Ce qu’on ne m’a pas appris, c’est de briller. Tous les enfants ont cet éclat, cette flamme, n’est-ce pas ? Avec le temps, on m’a usée et bien domestiquée. J’ai vécu la réalité d’une personne apeurée par un éminent humain.  La tête se cultive et analyse, en bonne et due forme, des libertés qu’elle n’atteindra et n’assimilera jamais. Elle reste dans cette culture d’ignorance. C’est peut-être une manipulation bien construite pour mieux contrôler, mais rien n’est garanti, n’est-ce pas ? Et est-ce si moche, ce concept ? Si oui, cela signifierait que cette allégorie court dans nos gènes, nous offrant d’inconcevables obstacles, de lourdes contraintes et des attentions sans limites. Nous sommes peut-être, pris au piège par une éducation uniforme ? Est-ce que pardonner est un folklore fantaisiste ? Si oui, cela implique que toute douleur est une fantaisie ? Que toute pensée est création ? Que toutes ces créations seraient rêves, inventions, fictions ? Que toutes nos vies seraient absurdités ?

Si non ! Est-ce que Platon avec sa caverne aurait touché dans le mille ? Vivons-nous tous un mensonge ? Sommes-nous des ombres bien portantes sur un mur ? Oui, j’en suis certaine, nous sommes des ombres. Certains ne s’en rendent pas compte. Ils se gargarisent avec leur culture d’ignorants qu’ils appellent intelligence et ne voient pas qu’il existe une autre forme, des milliers d’autres formes de culture et d’intelligence. Nous sommes des ombres. Je crois que de doute façon, quoi que nous fassions, nous serons d’une manière ou d’une autre toujours domestiqués. Et tout ça, n’est que le détail d’une pensée. Une réflexion qui, peut-être un jour, me donnera satisfaction. Je parlerai, alors, d’éveil.

Là, maintenant, je recherche l’évolution d’un état. Il m’est important de neutraliser cette précipitation négative pour ne plus asphyxier mon bonheur ; non, ma paix intérieure, le bonheur est une autre fabrication.

C’est une issue, un exutoire, trouver l’antidote du poison ; un poison que mon esprit aime si facilement encourager et nourrir.

 Toute ma force, ma détermination se trouvent dans ces mots, « Pardonner et Grandir ». Seulement, comment y croire, comment faire, par où commencer, sans entrer dans un tourment obsessionnel ?

Réflexions exténuantes

Le tourment agace. Il provoque, obsède. Il est ce bourreau martyrisant, torturant avant d’abattre sa hache vers une exécution certaine. Il est cette réflexion foudroyante, exténuante et dangereuse qui entraîne un bouleversement intellectuel, spirituel, moral, au terrassement. Il est le doute sur tout, le vilain regard sur tout, la haine sur tout. Il est toutes ces réflexions qui drainent. Ces paroles qui fanent. Ces gestes qui achèvent.

C’est une perpétuelle appétence infirmée qui me dépasse, m’épuise. Je désire comprendre. Je m’agace ! Je me complique !

C’est un obstacle qui saccage l’intention de mon dessein. C’est une critique qui m’éperonne cruellement vers cet immuable suicide cérébral.

Suicide cérébral

C’est une révolution mentale, le suicide cérébral. L’émotion empoigne la raison et l’écrase. Elle rumine, la folle ! Elle remémore, rappelle ! Folle ! Tu es folle ! Tais-toi ! C’est la même chanson ; chaque petit instant, le même bruit. Et cela tourne et frappe et retrace et se répète. Et cela compte et retient et refait, défait. C’est l’horreur, là-haut, dans la tête, ça grouille, ça s’embrouille, ça se hache, ça se bouffe, ça se bâfre et miam avale miam, englouti et miam, mâche et mâche et remâche encore. Elle rumine la folle. Elle rumine, elle rumine. Elle remémore, rappelle ! Elle retient. Elle se venge. Elle foudroie, comme c’est étrange, nul ne la voit, nul ne lui parle, nul l’aide, crève dans ta tête ! Nul ne lui parle, nul ne la voit ! Nul s’en fiche !

Elle tourne. Elle tourne. Elle est le carrousel vil. Le carrousel stérile. Égoïste, il mâche, broie mais n’avale pas. Il est acide. Rumine folle, frappe, refait, défait. C’est une prison. Se taper la tête, se pincer, se couper, est-ce une solution, c’est une prison.

Je vois mon épreuve et le feu grimpe. C’est ma crise de panique ! C’est ma crise de panique, et malgré tout, dans toute cette détresse, j’entends toujours, ma voix d’enfant ; elle réclame que cela cesse.

Crise de panique

L’enfant murmure. Nul, l’écoute, elle est trop mignonne, trop jolie. Alors elle hausse sa voix de cristal. Nul est touché par la pureté de son timbre. Nul n’écoute pas. Nul voit seulement qu’elle est mignonne.  Elle articule, elle gesticule, elle explique. Elle est trop loin devant cette enfant qui aime le rose. Elle porte en son âme ces conditions futures, mais dans son présent l’enfant conteste que tout à l’heure soit un futur.  « Tout à l’heure, c’est maintenant, là, tu vois, tout à l’heure est maintenant, et là, il est passé. » dit- elle du haut de ses quatre-vingt- onze virgule trois centimètres. Les yeux écarquillés et la bouche béante, nul ne comprend pas et rit et pense qu’elle est trop mignonne, trop jolie. De ce moment précis, elle comprend déjà comment le monde est fait. Il est de ceux qui savent que le futur est toujours un présent passé, et il est des autres.

L’adulte, aujourd’hui, est en colère car l’adulte voit son épreuve là maintenant, sans passé, sans futur et c’est l’abondante spirale d’où naît généreusement l’anxiété au temps présent, sans passé, sans futur.

 Et la crise de panique approche, elle se flatte, se complimente. Glisse lentement, la gueule ouverte laissant apparaître ses crocs, semant sa bave gluante. Elle attaque en chantant ses louanges vulgaires. Commence alors une montée incontrôlée, la gorge se serre, la bouche se sèche et l’esprit trop plein brûle. Elle me berce sans scrupules et comme dans une bulle extraordinaire, mon regard flotte vers cette jolie couleur rose si familière. Je ne vois plus. Je n’entends plus. Elle s’est emparée de mon cerveau comme, il y a très longtemps, on s’emparait des remparts d’un château.

Ma colère

Mon esprit me torture. Je suis engluée, possédée, piégée, j’en suis sûre. Clouée par la colère, je suis écœurée par la violence que je déterre.

​La colère foudroie, tempête, brûle et emporte sur son passage l’ignoble, mais elle a aussi le pouvoir d’immobiliser. La colère bloque et assiège. Plus rien ne bouge tout est engourdi ; glacée est la furie dans ce moment d’envie de raturer toute vie.    

Et la colère a d’autres caractères.

Elle transforme ce qui est bon en de terribles grognements. Elle n’est pas juste le tonnerre. Elle est l’éclair, elle est la foudre s’écrasant sur l’existence.  Elle démolit, je pense. Elle anéantit. Elle annule sans scrupules.

Tout crépite, éclate. Tout se transforme en cendre. Laisser cette poussière se faufiler dans mes cellules, donner à la colère un droit d’exister, de ronger ou saisir la force qu’elle est et la transformer en courage.

Mon courage

Je suis supposée exécuter, admettre, accepter. Je me plie. Je ne sais même pas pourquoi, je fais tout ce qu’on me dit. Tout le monde produit, alors je fournis aussi. Je fournis quoi : une vie. Je vis. Je vis un vice vissé subtilement. Je vis en société, et avec et pour et je cours. Je cours pour exécuter, admettre, accepter et me plier. 

On se déguise en force, en farce. On se grime en courage, en générosité. On s’embellit de philanthropie. Les cœurs du bien-être, du partage et de l’amour en façades cachent cette anxiété secrètement bavarde ; l’inquiétude est de ne pas adhérer, appartenir ou provenir d’un cercle, d’une alliance, de ne pas avoir d’existence. C’est exactement ça, la peur de ne pas être. Ma pensée logique me dit que ne pas être est la non-existence et que la non-existence ne peut être que la mort. Oui, la peur, pas l’orgueil, pas le désir mais la peur de vieillir, de mourir. La peur est la mort.    

Aurais-je peur de la mort ? Est-ce conscient, inconscient ? La peur m’aurait-elle poussée à utiliser la caricature d’un courage pour exister dans une société ? Quelle est cette vertu qu’on nomme courage ? Comment ne pas la confondre avec ses sœurs insanes : la témérité ou l’audace ? Aujourd’hui, je comprends, la peur est partout. Elle nous dirige.  Dans cette vie d’adulte qui m’obscurcit, il m’arrive parfois de ne plus reconnaître ce que je ressens réellement. Ce dont je suis certaine, c’est fuir, effrayée d’un instant de vie n’est pas une solution, résister, n’est pas une solution non plus, il est clair, ce à quoi tu résistes persiste. 

Où trouver dans mon cœur ce courage ! Je ferme les yeux, respire.

L’enfant que j’étais ignorait cette hypocrisie, tout était clair, pas toujours doux, mais clair, sans stratégie. Je vois cette enfant. Elle s’approche calmement, plonge son regard souriant dans le mien, sa petite main saisit ma main. Elle plisse les yeux et me chuchote tendrement : « Courage, tout est possible même l’impossible. » Elle serre le plus fort qu’elle peut. Je crois qu’elle veut donner de son courage. Elle ferme les yeux. Les yeux fermés, elle médite. J’hésite un peu et ferme les miens aussi. Je médite. Je crois. L’air froid entre. L’air chaud sort. J’écoute ma respiration, mon cœur. L’air froid entre. L’air chaud sort. Des picotements dans la tête, le corps est vivant. L’air froid entre. L’air chaud sort. Un sourire apparaît. Une légèreté s’installe. Le calme est là.

Dans cette méditation, l’adulte trouve le courage d’ouvrir les yeux de son cœur. « Courage » me susurre-t-elle. « Courage » je me dis : « Courage ». C’est dans la force de ce seul mot que soudain je vois la peur de cette douleur s’estomper.

 Affiner mon esprit, lui transmettre l’indulgence et l’éveil qu’il lui faut pour briser les obstacles. Conduire les infortunes que j’ai construites vers une transformation sincère et juste, arracher les racines empoisonnées de mon être, voilà une victoire.

Méditation

L’air froid entre ! Concentre-toi sur ce souffle qui est le tien. L’air chaud sort ! L’air froid entre ! Un léger sourire, je me sens bien, l’air chaud sort ! Tic, tac, le temps se dénude insomniaque. Tic, le temps se déroule naturellement. Tac, c’est un moment paradisiaque. Tic, il repose magique, Tac, il repose avant la prochaine attaque.

L’air froid entre, l’air chaud sort, plus de soupirs, plus de reproches, plus de lamentations et le temps parade invisible, inaudible. L’atmosphère s’allège.  Dans mon crâne tout flotte, ondoie, se métamorphose ; chaque parcelle de mon être se convertit en silence. Dans ce silence je respire la délicatesse, l’existence d’un tout petit triomphe. Et le temps passe, toujours aussi lent, toujours aussi insensible. Pas à pas une douceur étrange m’envahit. Des yeux s’ouvrent, des yeux se ferment, un équilibre se dessine, se construit.                             

Pas à pas, je guéris.

Un simple pas suffit

Un pas devant l’autre, c’est marcher. Marcher, c’est avancer. Un pas devant l’autre c’est avancer naturellement, de tout petits pas puissants, c’est suffisant, pour aller de l’avant. Un pas devant l’autre va toujours plus loin. Mes yeux voient devant. Mon esprit, lui, ne voit rien. Il n’a rien compris. Il fait des sauts dans le passé. Il cherche des histoires pour résister, pour guerroyer.

Avancer sans se retourner, c’est une difficulté. Un petit pas et voilà, je regarde droit devant moi. J’accorde. J’harmonise. Je suis loyale, sincère avec l’élément de mon être le plus cher. Aller loin sur des chemins d’éther est mon vœu le plus précieux.

Un petit pas puissant au bout du monde. Je me retourne. Le passé est toujours là. J’évalue sa distance, compare. Il me touche, je ne lutte pas. Il est moi et c’est comme ça. Avec lui je chemine sur les voies de ma libéralité, ainsi je grandis vers d’autres authenticités. Pour mon histoire, pour ma vie qui n’est pas encore fini.

Et je vais croire ; n’est-il pas merveilleux de comprendre que tout est possible ? Pas à pas cette pensée s’étudie, s’approfondit. Mieux je me comprends, mieux je me connais, mieux mon cheminement de vie sera fait. J’ai confiance, une vision de paix envahit mon être tout entier et je me permets enfin le droit de rêver.

Paix intérieure

Calmer son esprit, le ralentir juste un peu, le freiner juste un peu, puis transformer les échecs en expériences, les douleurs en assurance, de la sorte, je retrouve une sérénité émotionnelle. Je découvre cette paix intérieure inestimable. Régénérée et ressentir cette magie percer son âme et l’inonder de cette quiétude fondamentale.

 Immobile, les yeux clos et le souffle lent, ma mémoire court vers cette enfant qui devinait en ombre, en lumière, mêlait les lignes, les couleurs et ses instincts. Cette enfant qui interprétait, créait tranquillement dans sa tête et ne s’attardait sur rien. Elle plongeait tout son être dans un infini car elle était libre. Convaincue qu’elle faisait partie d’un tout.

Aujourd’hui, je veille sur cette connaissance et m’envole vers cette élégance.

La magie​

Il pleut sur ma peau des larmes de bravoure, d’ardeurs, de vitalité. La magie est là. Elle est là oui, je la discerne, elle progresse lentement, tiède, douce et sucrée. Elle est exquise cette grâce qu’est la vie. Je rencontre la vie. Je rencontre son élégance. Je perçois son ensorcèlement, son maléfice, ses délices. Elle est. Je le sais. Elle éclaire mon dessein. Elle éveille mon esprit et je flotte.

​Je flotte sur un océan d’allégresses. Le force de vie foudroie, tempête, brûle et emporte sur son passage l’infâme. Elle est la magie qui brise l’obscurité. Je la reconnais. Je la reçois. Elle affaiblit toutes ces douleurs. Je respire.

Je n’ignore pas, aussi, que rien ne disparait complètement et apprends chaque jour que tout peut se reconstruire. Mon chagrin sera là comme un souvenir, créant parfois une mélodieuse mélancolie pendant que ma vision s’étend et s’étire et mon cœur trace les lignes d’un sourire.

J’y vois la vie

​Je lève le masque et je ferme les yeux. Surgissent quelquefois des émois comme des chocs de pieux. Ils frappent la terre et disparaissent en un éclair. Je m’éduque à les dompter. Bientôt, ils ne pourront plus me fragiliser.                           

Je vois les couleurs et les lignes remplir mon esprit, former ma conscience et malgré les turbulences, plus rien n’a d’importance. Elles sont un passage. Je leur rendrai hommage.

Percevoir ce monde avec les yeux de mon âme est étonnant. Tout est clair, pas toujours doux, mais clair et sans stratégie. Tous les jours, j’y vois quelque chose de nouveau, quelque chose d’affolant, quelque chose de beau. Tous les jours, j’y vois ma vie.

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