C’est ainsi que j’ouvre mon âme, parce qu’il paraît qu’elle est éternelle.
C’était un été comme les autres, avec sa chaleur et sa sécheresse habituelle. Sûrement, c’est ce que j’aurais voulu qu’il soit, précisément, il ne le fut pas. Mon esprit meurtri par une émotion si forte me fit croire que jamais, je ne m’en remettrai. Là j’étais, lasse d’être, bloquée dans un présent bilieux à mille lieux d’admettre qu’un jour j’irai mieux. Dans ce coin de jardin sec de joie et d’eau, les questions les plus captivantes naquirent dans mon cerveau car je savais que toutes mes vérités construites depuis tant d’années, cet Été m’avait fait l’honneur de les pulvériser. Emprisonnée dans une fatalité que je ne pouvais saisir, j’avais pris le chemin de ce que j’appelle l’éternel petit : Tu décrois, lentement, tous les jours et un jour tu n’existes plus, tu n’es plus ici, tu n’es même plus là-bas. C’est dans cette résistance face à la vie que révéla, naturellement, mon néant ma première envie.
Cet Été fut différent, il fut brûlant et insoutenable, chicanier, et étonnamment lucide.